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Des « Stolpersteine » à la mémoire des victimes de la Shoah
Cérémonie commémorative
Sur une idée des jeunes du lycée Saint-Joseph et de leur professeur d’Histoire-Géographie, la ville a procédé, ce dimanche 26 janvier, à la pose de deux pavés de mémoire Stolpersteine en hommage à Salli REWIZORSKI et Chana ZYLBERBERG, arrêtés puis déportés tous deux à Auschwitz en 1942. Une première en Loire-Atlantique.
Le 26 janvier, des dizaines de personnes sont venues rendre hommage à deux personnes déportées qui vivaient à Ancenis et ont été arrêtées et emmenées vers les camps de la mort. A la veille de l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, deux pavés ont été scellés dans le sol de la rue Emilien Maillard et de la place Francis Robert « pour que personne ne les oublie, eux qui n’ont même pas de tombe ». C’est ce qu’a souligné Christophe Woehrle, président de l’association Stolpertseine France, venu pour l’occasion. « Nous avons installé plus de 100 000 pavés à travers l’Europe, j’ai moi-même participé à plus de 600 cérémonies et c’est toujours une grande émotion pour moi. »
Nommés les « Stolpersteine », ces petits pavés de béton recouverts d’une plaque de laiton se multiplient en Europe afin de perpétuer la mémoire des personnes déportées durant la seconde guerre mondiale. Ils ont été imaginés par l’artiste allemand, Gunter Demnig. Littéralement « Stolpersteine » signifie « des pavés qui font trébucher ». Placés devant le dernier logement d’une victime de la Shoah, ces pavés comportent le nom de la victime, sa date de naissance, l’année de sa déportation, la date et le lieu de son assassinat.
La jeunesse commémore la mémoire des victimes
Une cérémonie rendue possible grâce aux élèves du lycée Saint-Joseph et de leur professeur très investi, Monsieur Loffredo, qui pendant deux ans ont retracé la vie de Salli REWIZORSKI et Chana ZYLBERBERG. Aujourd’hui devenus étudiants, ils sont revenus sur Ancenis-Saint-Géréon pour cette occasion. Durant la cérémonie, ils ont lu la biographie des deux déportés.
« Ces jeunes, je veux leur rendre hommage et les remercier, s’est exclamé Christophe Woehrle. Ils sont désormais les parrains et marraines de ces deux pavés Stolpersteine, ce qui signifie que chaque année, ils viendront entretenir ces pavés de laiton. »
Leurs camarades du lycée Joubert-Maillard étaient également présents avec leurs professeurs. Ils ont travaillé à la mémoire d’une autre manière. D’abord en rencontrant Esther Sénot, 97 ans, écrivaine et rescapée des camps de la mort. Puis en allant jusqu’à Auschwitz-Birkenau, le temps d’une visite qui restera gravée dans leur mémoire. Six lycéennes ont lu avec beaucoup de ferveur les textes d’Esther Sénot, un moment poignant pour l’assemblée.
Faisons attention, car quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles.
« A l’heure où les conflits renaissent dans le monde, où les discours populistes envahissent les réseaux sociaux et nos esprits, dans notre société si marquée par la radicalisation des idées, des propos et des comportements, le devoir de mémoire nous aide à lutter contre la haine et l’extrémisme qui, par le passé, ont mené nos sociétés dans des heures sombres. […] Merci à vous, lycéens, pour vos travaux et recherches. Merci à vous, professeurs, l’enseignement de l’histoire est plus indispensable que jamais » s’est exclamé le maire, Rémy Orhon, avant de conclure : « Cher Salli, chère Chana, il y a plus de 80 ans, le fascisme est venu frapper à votre porte, pas pour prendre de vos nouvelles, non, mais pour vous envoyer vers les camps de la mort. Aujourd’hui, nous sommes là, ici dans les rues que vous avez arpentées, nous sommes là, pour vous rendre un hommage. »
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