Actualités

Les épaves XVIIe-XVIIIe siècles de l’île Coton - © Denis Gliksman, Inrap

Quand les fouilles archéologiques parlent…

À l’occasion des fouilles archéologiques sur les grèves des îles de Loire, des vestiges datant de -1800 avant J.-C. ont été découverts, révélant une présence humaine très ancienne à Ancenis-Saint-Géréon. Sur l’île Mouchet, une épave carolingienne, et sur l’île Coton, des bateaux fluviaux de l’époque moderne, ont également été retrouvés.

Des mystérieuses épaves

En 2021, une épave du IXe siècle a été retrouvée sur l’île Mouchet par les archéologues. Selon eux, le bateau aurait côtoyé les navires de Vikings qui sillonnaient la Loire notamment pour atteindre Angers à cette époque. L’utilisation du bateau reste encore inconnue mais pas sans théories. « Est-ce un bateau de transport de matériaux ? Ou de personnes ? Est-ce le bateau d’un particulier et dans ce cas, il s’agissait de quelqu’un qui avait les moyens de pouvoir réaliser ce type de bateau, [on s’interroge donc sur son identité] » raconte Yann Viau, archéologue à l’Institut National des Recherches Archéologiques Préventives (INRAP).
Découverte lors d’un diagnostic archéologique, elle a conduit à une fouille prescrite par l’État. « C’est une véritable avancée dans la connaissance des bateaux du IXe siècle. Il existe, pour le moment, peu de traces de bateaux de cette époque » se réjouit l’archéologue.

Sur l’île Coton, des épaves datées des XVIIe et XVIIIe siècles ont été mises au jour. « Installés sur le flanc, ce sont tous des bateaux fluviaux, des bateaux de Loire à fond plat construits de A à Z en chêne. Ils font chacun entre 16 et 18 mètres de long, 3,50 mètres de large, sauf un, beaucoup plus gros que les autres, qui mesure 22 mètres de long » explique Anne Hoyau Berry, archéologue sous-marin à l’INRAP lors des fouilles. Une structure datée du IIe siècle après J.-C., construite en bois et en pierre, a été également retrouvée. «Est-ce un ponton ? Une cale ? Un quai de déchargement ou de chargement des marchandises ? On pourrait imaginer qu’il s’agissait d’un aménagement portuaire en lien avec l’activité commerciale fluvio-maritime » complète la spécialiste.

Des vestiges d’une population ancienne

D’après les archéologues, la commune aurait été habitée depuis longtemps. Sur l’actuelle ZAC de la Savinière, des vestiges d’un village de l’âge du Bronze moyen (-1800 av. J.-C.) jusqu’à la fin de l’âge du Fer (IVe siècle avant J.-C.) ont été découverts sur 2 hectares. On y a retrouvé l’implantation de poteaux dessinant des plans très réguliers de bâtiments, ainsi qu’une ferme gauloise.
La reprise des fouilles à la fin de l’été 2025 devrait livrer de nouvelles informations.