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Esther Senot devant la fresque réalisée par l'artiste LadyBug

Inauguration de l’esplanade Esther Senot

Événement

La place devant le lycée Joubert-Maillard s’appelle désormais l’« esplanade Esther Senot », en hommage à l’une des dernières survivantes de la Shoah. Elle était présente ce mardi 27 mai pour l’inauguration et le dévoilement de la fresque réalisée à son effigie.

Un moment historique pour la ville et ses lycéens

C’est un moment fort qui restera sans doute gravé dans les mémoires des lycéens et des habitants venus nombreux ce matin devant le lycée Joubert-Maillard, pour assister à l’inauguration de l’esplanade Esther Senot, en présence de la rescapée d’Auschwitz.
Dans un discours rempli d’émotion, Esther Senot a rappelé aux élèves l’importance du devoir de mémoire : « ne jamais oublier, surtout lorsque les derniers témoins ne seront plus là pour raconter les horreurs de la Shoah ». Elle a transmis un message de paix et de tolérance, appelant chacun à accepter les différences.

Très émue d’avoir été choisie par les lycéens et la ville d’Ancenis-Saint-Géréon pour donner son nom à l’esplanade, elle a rappelé la promesse faite à sa sœur avant sa mort dans les camps de concentration d’Auschwitz-Birkenau :

« Promets ! Promets que tu raconteras, pour qu’on ne soit pas les oubliés de l’Histoire. »

Cette phrase, poignante, est aujourd’hui au cœur d’une fresque réalisée par la street-artiste Ladybug sur deux murs du lycée. Colorée, puissante et engagée, l’œuvre rend hommage à la mémoire d’Esther Senot, mais aussi à celle de toutes les victimes de la Shoah.

Ce projet, né d’une collaboration entre les lycéens, leurs enseignants et la ville, incarne parfaitement la transmission entre les générations.
Cinq lycéennes ont déclamé des textes du livre d’Esther Senot, La petite fille du passage Ronce, sous le regard très ému de l’ancienne déportée.

Interrogée sur son ressenti après avoir collaboré avec les lycéens sur le projet, elle confie être très reconnaissante :

« C’est un honneur pour moi qu’on choisisse mon nom pour l’esplanade. Je suis là pour mettre en garde les jeunes, pour qu’ils n’oublient jamais le passé et qu’ils ne laissent pas l’Histoire se reproduire. »

Esther Senot.

Un grand témoignage a eu lieu dans l’après-midi au sein du lycée, un moment de partage entre Esther Senot et les élèves.

« L’horreur de la seconde guerre mondiale a touché jusque dans les petites communes de France. Je veux remercier tous ces jeunes et leurs professeurs qui ont effectué un formidable travail de transmission de la mémoire. Grâce à eux, l’oubli n’est plus permis. A l’heure où les conflits renaissent dans le monde, le devoir de mémoire nous aide à lutter contre la haine et l’extrémisme, » a souligné Rémy Orhon, maire d’Ancenis-Saint-Géréon qui évoquait comme « un bien petit geste que cette dénomination de place quand on regarde le parcours immense et courageux de Madame Senot. Merci à elle d’avoir été parmi nous ! »