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Plus rien ne s’oppose à la nuit

Transition écologique

Depuis un an, la commune mène une expérimentation sur la réduction de son éclairage public à certaines heures de la nuit grâce à laquelle d’importantes économies d’énergie ont pu être réalisées. Mais qu’en est-il du ressenti des habitant·es ?

Tout au long du mois d’avril, les habitant·es étaient invités à donner leur avis via un questionnaire. 119 réponses ont été recueillies. 76 % des répondants se disent satisfaits de l’expérimentation et des horaires d’extinction. Des résultats qui vont permettre d’alimenter le futur Schéma Directeur d’Aménagement Lumières de notre commune.

Pour une grande majorité des répondants, près de 70 % d’entre eux, les zones commerciales, les zones avec restaurants, le centre-ville, les axes routiers ne devraient pas rester allumées la nuit entre 23h et 6h. Concernant les axes passant dans les parcs et jardins de la ville, 64 % des personnes pensent qu’ils devraient être éteints la nuit.

En revanche, quand il s’agit des axes piétons, la tendance s’inverse, puisque seuls 41 % des répondants jugent qu’il faut éteindre ces axes entre 23h et 6h.

21 % des personnes ont été suffisamment impactées par le changement des horaires d’allumage pour modifier leurs habitudes de déplacement.

À la question, « cette réduction de l’éclairage a-t-elle un impact sur votre bien-être ? », les répondants sont mitigés : 47 % observent un effet positif, et 49 % ne perçoivent pas de changement notable. 77 % semblent pourtant bien connaître les conséquences positives de la réduction de l’éclairage public sur la biodiversité. Chaque nuit d’été par exemple, 150 insectes meurent pour chacun de nos lampadaires… et on estime qu’il y en a 11 millions en France ! Selon l’Agence Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturne (ANPCEN), venue en novembre dernier pour un temps de sensibilisation citoyen, la lumière artificielle altère également notre rythme naturel basé sur l’alternance du jour et de la nuit, et diminue la qualité et la quantité du sommeil.

Si certains habitants trouvent « l’obscurité apaisante », leur apportant « un meilleur sommeil », d’autres font face à « un sentiment d’insécurité », « d’angoisse » ou jugent l’extinction « accidentogène » lors de leurs déplacements piétons notamment, allant parfois jusqu’à privilégier la voiture plutôt que la marche ou le vélo. Pourtant, la gendarmerie qui a suivi de près la période d’expérimentation, n’a pas enregistré d’augmentation de problème de tranquillité publique ou d’accidents sur la commune pendant la phase expérimentale. Pour les gendarmes, l’extinction de l’éclairage public n’a pas impacté les chiffres de la délinquance. Dans l’état actuel, la gendarmerie ne préconise d’ailleurs pas le rallumage des zones éteintes.

Plusieurs habitants pointent des solutions matérielles pour limiter l’éclairage. Ces contributions vont alimenter un travail plus fin qui va maintenant pouvoir démarrer en lien avec les Conseils Consultatifs de Quartiers et de Villages pour que, d’ici la fin de l’année, le Schéma Directeur d’Aménagement Lumières puisse entrer en vigueur. Il permettra à la commune de définir les orientations et les travaux à mener dans les années à venir pour concilier la réduction de l’éclairage public avec les usages des habitants et la performance énergétique.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Beaucoup d’espèces dans le monde du vivant sont nocturnes : plus de 60 % des invertébrés et mammifères, 90 % des amphibiens, 95 % des papillons… la lumière artificielle les empêche de se nourrir et de se reproduire correctement. 35 espèces de mammifères ont été recensées sur notre commune par le Groupe Mammalogique Breton dont trois espèces de chauve-souris !

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